Documents  DE LA TOUR Dominique | enregistrements trouvés : 5

Un air de bouzouki et des cartes postales bleu et blanc… Au milieu, c’est la vie. La vie grecque, à la fois épicurienne… et spartiate ! La Grèce ne trompe pas, et, dès le premier abord, c’est une terre de plaisirs, de soleil et de simplicité.
Car qui a dit que la Grèce était seulement classique ? Cela fait longtemps déjà que ses visiteurs ne cherchent plus seulement cette contrée peuplée d’ânes et de paysans bottés, mais aussi une Grèce bien d’aujourd’hui, avec ses femmes à crinière, modernes dans l’ancestral habit sombre. La Grèce se renouvelle ? Normal. Elle est faite pour qu’on y retourne.

Mezzogiorno, c’est le bas de la Botte, foulée négligemment par le bas de soie d’un Nord nouveau-riche. Y poser son pied se mérite. Les rustiques Abbruzes qui font du toboggan jusqu’à l’Adriatique, la Calabre, farouche repli perché entre deux mers, la Basilicate, aux souterrains fantomatiques, le Molise, qui privilégie la solitude au feux de la rampe, et le talon de la Pouille, qui prend l’eau avec ses ports grecs et ses stations balnéaires. Et, à quelques encablures, la Sardaigne, ancrée dans son langage et ses fiertés préhistoriques. Malgré – ou peut-être grâce à – ses inévitables dissensions, ses évidentes disparités, l’Italie du Sud est un véritable pied… de nez à celle du Nord.

Il faut d’abord saisir la voix, l’appel de la Sicile dans les bruissements de la forêt de Ficcuza ou les vociférations des marchés palermitains, dans le vibrato d’une guimbarde ou les citrons ballant sous le sirocco, dans le tonnerre de l’Etna ou le silence d’un thon qui meurt. Et il ne tient qu’à soi de forcer la porte d’un monde taciturne qui sait pourtant sourire. En amateur éclairé qui, à défaut d’avoir saisi l’incompréhensible âme locale, la prend telle qu’elle est.
La Sicile est à l’image de ses villes : dès qu’un tremblement de terre les ébranle, elles se refont une beauté.

On peut aller en Turquie pour les plages, les ruines ou les derniers feux des palais sultaniens. Seulement, il est rare qu’on en reste là : au bout de quelques brasses, une colonnade perdue sous les pins titille votre curiosité ; ou, perché sur des tombeaux lyciens, le bleu de la mer vous fait regretter votre maillot de bain. Et délaissant coupoles carrelées et arabesques ottomanes, c’est la vie d’une république encore jeune qui vous fait tendre l’oreille pour vous détourner finalement des musées.